Maisdepuis sa construction, en 1889, elle était déjà cet emblème de la « modernité » au cœur de Paris, symbole d’une France pays d’ingénieurs et plus seulement « mère des arts, des armes et des lois ». Train (des milliers de kilomètres en quelques décennies) auto, avion, électricité, cinéma, la France est au début du XXème siècle pionnière à peu près en tout et s
France mère des arts, des armes et des lois. France, mère des arts, des armes et des lois, Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle : Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle, Je remplis de ton nom les antres et les bois. Si tu m’as pour enfant avoué quelquefois, Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?
Elleest là , la singularité de la France, « mère des arts, des armes et des lois ». Il est là , l’apport de ce peuple maître du récit universel : croire et assumer que ses réponses ont
France mère des arts, des armes et des lois, Joachim Du Bellaydit par François VibertFrance, mère des arts, des armes et des lois, Tu m'as nourri longtem
France, mère des arts, des armes et des lois, Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle : Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle, Je remplis de ton nom les antres et les bois. Si tu m’as pour enfant avoué quelquefois, Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ? France, France, réponds à ma triste querelle.
France mère des arts, des armes et des lois, Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle : Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle, Je remplis de ton nom les antres et les bois. Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois, Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ? France, France, réponds à ma triste querelle. Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix.
OcKQxJ. Le terrorisme a-t-il une histoire ? La question peut sembler incongrue et même, au regard des récents attentats, oiseuse pourtant, elle doit être posée, ne serait-ce que pour échapper au diktat de l’émotion, de la peur. Car c’est là la conséquence de cet effet de sidération recherché par les terroristes une peur qui fige des individus, voire une société tout entière, afin de la déstabiliser et de la diviser. Mais si la force du terrorisme réside dans la capacité à multiplier les attentats, peut-être la grandeur d’une nation s’affirme-t-elle a contrario dans la résilience, dans sa capacité à surmonter la terreur et à préserver son âme ». Et pour cela, le rappel de l’Histoire offre sans doute le recul nécessaire. De la Terreur au terrorisme Si la terreur est une émotion ancienne et universelle, le terrorisme est d’une nature différente, complexe le terme renvoie tout à la fois à une tactique et à une stratégie, à un discours et à des pratiques. Il s’inscrit dans une histoire plus récente, une histoire qui débute dans la France révolutionnaire, celle de 1793 et de l’invention d’un régime politique où la terreur est à l’ordre du jour ». La France, mère des Arts et des Lois », serait-elle également la mère du terrorisme ? La formule peut sembler provocatrice, mais il apparaît que c’est en France, et plus précisément dans la matrice de l’État révolutionnaire, que le concept émerge. En 1798, le terme fait son entrée dans le dictionnaire de l’Académie française le terrorisme comme régime de terreur » est né. Et presque immédiatement, à côté de cette définition officielle, une autre se forge, le 24 décembre 1800, à l’occasion de l’attentat de la rue Saint-Nicaise qui vise le premier Consul Bonaparte. Ce dernier, convaincu que l’attentat a été provoqué par des Jacobins, des partisans de la Terreur, les appelle des terroristes »… Le mot reste et la violence des minoritaires est désormais qualifiée comme telle. L’attentat de la rue Nicaise, le 24 décembre 1800. DR Le XIXe siècle français est scandé par cette violence politique qui n’épargne aucun chef d’État, mettant un terme à la dynastie des Bourbons en 1820, puis visant à plusieurs reprises le roi Louis-Philippe, l’empereur Napoléon III jusqu’à l’inciter à s’engager dans la cause de l’unité italienne et bien des hommes politiques républicains jusqu’au président Sadi Carnot. La mondialisation du terrorisme Les attentats anarchistes qui terrifient la France dans les années 1890 trouvent des échos partout, tant la violence politique s’est mondialisée. En Russie, la mort du tsar Alexandre II en 1881 annonce celle d’autres illustres victimes, un roi d’Italie, deux présidents américains, une impératrice d’Autriche, devenue icône médiatique. C’est le temps d’une première législation antiterroriste en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis, etc., d’une première conférence antiterroriste 1898 et l’idée d’un combat commun. Des lois scélérates » françaises de 1895 à la loi sur le renseignement, de 2015, en passant par la création du parquet antiterroriste en 1983, la France développe des outils pour faire face à cette violence politique protéiforme. Car le terrorisme mute, évolue, selon une logique presque darwinienne, en adaptant ses méthodes, ses tactiques, ses moyens. Au XXe siècle, la terreur d’État prend une nouvelle dimension avec les totalitarismes. En parallèle, le terrorisme des minoritaires s’affirme également, au nom de diverses idéologies et d’autant de combats. L’heure est à l’ambiguïté, et il est bon de se rappeler que la résistance européenne est assimilée, par l’Allemagne nazie comme par les divers gouvernements collaborateurs, au terrorisme on saisit ainsi la nature complexe du phénomène, qui relève plus de l’arme rhétorique, utilisée par un État pour priver son adversaire de toute légitimité … et l’Histoire jugera ! Mais la paix n’éteint pas la violence politique au nom de la décolonisation avec le FLN ou contre elle avec l’OAS, pour l’indépendance de certains territoires Corse, Pays basque ou au nom d’un idéal révolutionnaire, le terrorisme a frappé la France de manière récurrente, et l’État ne s’est pas privé d’en employer, par moments, les méthodes, quand il ne les a pas exportées dans certaines dictatures sud-américaines. Terrorisme domestique Notre pays a également été la cible d’un terrorisme extérieur, autour de questions qui se sont mondialisées, comme la question palestinienne ou la reconnaissance du génocide arménien. L’émergence, dans la foulée de la guerre d’Afghanistan, et de la révolution iranienne, d’un islamisme jihadiste, dont l’universalisme s’oppose au nôtre, est un autre épisode, aux multiples avatars du GIA à Daech, en passant par Al Qaeda de ce terrorisme. À cet égard, les attentats de janvier et novembre 2015 renvoient à ceux de 1985-1986 ils sont le reflet d’une guerre dans laquelle la France est impliquée on se souvient que les attentats de 1985-1986 furent le fait du tout jeune Hezbollah, dans le contexte du conflit Iran/Irak. Toutefois, la situation n’est pas identique, car la problématique à laquelle s’affronte la France est double. Tout d’abord, l’État islamique n’est pas le Hezbollah il pose des questions nouvelles et appelle une réponse globalisée. En outre, la France est désormais confrontée à un terrorisme domestique – les terroristes sont de jeunes Français radicalisés – qui pose le problème de la radicalisation et des solutions que la société peut y apporter. C’est sans doute, en parallèle à l’indispensable volant sécuritaire, l’un des grands chantiers du contre-terrorisme. Face à ce chaos de mouvements, d’idéologies, d’activistes et d’attentats, l’Histoire peut déjà offrir du recul, une vision plus large du phénomène, qui nous invite à nous dégager de l’instant présent et de l’émotion qui fige, prendre de la hauteur et donner un sens à cette violence absurde. Se dessine alors une généalogie de la violence, qui éclaire les racines du phénomène et la manière dont il s’imbrique dans notre histoire. Car le terrorisme ne se contente pas d’explications simplistes. On pourrait, en guise de conclusion, en revenir à un grand historien, Marc Bloch, qui considérait que son rôle était de comprendre le présent par le passé et surtout le passé par le présent ». Chaque attentat nous ramène à la défense d’un patrimoine qui nous est cher nos valeurs et nos principes.
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Écrit par Joachim Du Bellay France, mère des arts, des armes et des lois,Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle,Je remplis de ton nom les antres et les tu m'as pour enfant avoué quelquefois,Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?France, France, réponds à ma triste nul, sinon Écho, ne répond à ma les loups cruels j'erre parmi la plaine,Je sens venir l'hiver, de qui la froide haleineD'une tremblante horreur fait hérisser ma tes autres agneaux n'ont faute de pâture,Ils ne craignent le loup, le vent ni la froidure Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau. Mis en favori par Aucun membre a mis cet écrivan en favori.
France, mère des arts, des armes et des lois ! Joachim du BellayContexte historique 1558Joachim du BELLAY 1522-1560, Les Regrets 1558. Renaissance, belle époque de l’Histoire de France. Autre poète de la Pléiade, sa célèbre trilogie des arts, des armes et des lois » résume l’histoire de cette époque si riche, si contrastée Le dialogue tour à tour sanglant et serein qu’on appela Renaissance » Malraux, Les Voix du silence.Une citation historique de [ Joachim du Bellay ] à redécouvrir sur L'Histoire en citations Joachim du Bellay - Ses citations Les 5 dernières citations historiques. Jacques Chirac Nerveux, impétueux, ne doutant de rien et surtout pas de lui-même… Nicolas Sarkozy La croissance, j’irai la chercher avec les dents. Nicolas Sarkozy Quand on a le sentiment que le temps est compté, on agit plus et plus vite. Jacques Chirac Je décide, il exécute. Jacques Chirac Un chef, c’est fait pour cheffer.
La Pléiade new stars et start up étoiles nouvelles et jeune entreprise 1Ils étaient, dans les années 45, juste après la guerre, une bande de jeunes de bonne naissance. C’était ce qu’on appellerait aujourd’hui la jeunesse dorée ». Ils voulaient s’avancer dans la vie. C’était ce qu’on appellerait aujourd’hui des jeunes loups » aux dents longues. Quand je dis 45 », j’entends 1545, et quand je dis après la guerre », j’entends après le traité de Crépy-en-Laonnois 1544 qui met fin jusqu’en 1552 à la vieille rivalité France-Allemagne, je veux dire à la compétition hégémonique entre Valois et Habsbourg. 2Ils étaient donc une bande de jeunes qui voulaient se faire une place dans la vie. La première chose à faire, quand on est un jeune loup et qu’on veut se faire une place, c’est d’écarter les vieux renards qui sont en place, ces vieux singes de Cour » dont parle Du Bellay Regrets, 150, qui ont l’oreille des Grands et recueillent leurs largesses. Tout cela au nom de l’adage immémorial des jeunes générations Ôte-toi de là que je m’y mette ». Mais les vieux renards avaient leur propre adage, aussi immémorial que le précédent. C’était J’y suis, j’y reste ». 3Le combat devait inévitablement commencer. Il commença donc vers 47. Ce n’était pas un vrai combat, comme ceux d’époque, avec armures, mousquets, arquebuses et pertuisanes, reîtres et spadassins. Ce n’était pas non plus un combat religieux, comme ceux qui sévissaient à l’époque, entre moines moinant de moinerie, inquisiteurs et pères conciliaires du Concile de Trente qui s’était ouvert en 1545 et moines défroqués, ecclésiastiques ayant retourné leur soutane et laïcs luthériens, zwingliens, calvinistes ou anabaptistes. Non, on ne s’égorgea pas pour des paragraphes ou des mots ambigus ni pour des bouts de territoire. 4Ce fut un combat dans le domaine de la langue et de la culture, car la mode était à la culture. Les philologues avaient rouvert les portes de l’Antiquité. On ne jurait plus que par Plaron et ses Idées, Epicure et ses atomes, Cicéron et ses volutes de rhétorique, Sénèque et ses tragédies. L’Italie, qui baignait depuis longtemps dans cette culture renouvelée, faisait pénétrer en France, à la suite des incursions militaires, cet esprit neuf qu’on appellera Renaissance le mot rinascità a été inventé en 1555, mais le fait existait en Italie depuis le trecento. Les auteurs italiens, les modernes » étaient devenus des classiques », comme Pétrarque et ses imitateurs, ou Boccace, que fit traduire Marguerite de Navarre. C’est dans ce domaine, culturel, et par contre-coup linguistique, quand il s’agit de littérature, que nos jeunes loups vont mener le combat. 5Du Bellay ouvre un de ces sonnets par France, mère des arts, des armes et des lois » Regrets, 9. Remarquez bien l’ordre des mots les arts y précédent les armes. Ce qui est un paradoxe pour l’époque, une de ces nouvelletés » dont se gaussaient les traditionalistes. Quand on est des jeunes gens de bonne famille, et qu’on veut faire carrière, la voie est toute tracée c’est celle des armes. Ensuite viennent les lois, c’est-à -dire une carrière juridique, politique, diplomatique ou ecclésiastique. En somme, le rouge ou le noir. Des aléas, pour Du Bellay et Ronsard, notamment des problèmes de santé, changèrent la donne et les obligèrent à bifurquer. Ils durent se retirer du côté des arts, et notamment de l’art d’écrire. Pour eux, désormais, la plume prime l’épée et les arts passent avant les armes, quitte à faire de leur art d’écrire, la poésie, une arme chargée de futur. Formation de la Pléiade de la nébuleuse à la constellation 6Le groupe littéraire se forma autour de l’aîné d’entre eux, Jacques Peletier, né au Mans, en 1517, devenu secrétaire de l’évêque de la ville, René du Bellay, frère de Joachim. En 1543, Peletier et Ronsard se lient d’amitié, à l’occasion des obsèques au Mans du capitaine Guillaume du Bellay, oncle de Joachim. René du Bellay obtint, pour son protégé Jacques Peletier, le poste de principal du Collège de Bayeux à Paris. En 1545, Peletier publie une traduction de l’Art poétique d’Horace, et en 1547, des Œuvres poétiques, où sont insérés deux textes de Ronsard et de Joachim Du Bellay. 7Dès lors, l’effet agglutinant va croissant, et s’opère autour des trois collèges parisiens de Bayeux, avec Peletier, de Coqueret, avec Jean Dorat, et de Boncourt, avec Marc-Antoine de Muret, ami de Ronsard. Le groupe intègre Jean-Antoine de Baïf et Rémy Belleau né à Nogent-le-Rotrou. D’autres suivront bientôt. C’est ainsi que se constitue le noyau générateur de la Brigade », mot inventé par Ronsard, et qui deviendra en 1556 la Pléiade », nom d’une constellation qui comporte en principe sept étoiles en fait le nombre des affidés et leur identité seront variables avec le temps. 8Le groupe constitué par ces jeunes et quelques moins jeunes avait des idées communes, celles qui, en provenance d’Italie, prônaient une promotion des langues et littératures nationales, sous l’égide des auteurs anciens et sur le modèle de la Renaissance italienne. Ils avaient une ambition commune celle de les faire connaître, et par là de se faire connaître. Ils attendaient une occasion. Elle leur fut donnée par la publication de l’Art poétique français, en 1548, par Thomas Sébillet, juriste et plénipotentiaire ami de Michel de L’Hospital. L’ouvrage anticipait sur les visées de la Pléiade ; il avait le même horizon d’attente, mais son répertoire de citations donnait une large part aux poètes établis, dans le sillage de Marot, Salel ou Mellin de Saint-Gelais, et à la tradition médiévale issue du Roman de la Rose et des genres allégoriques. 9Cet ouvrage va donner l’impulsion à l’élaboration et à la sortie de la Deffence et illustration de la langue françoyse, rédigée par Du Bellay, qui exprime les ambitions et le programme du groupe. Il s’agit véritablement d’un manifeste, qui marque une date symbolique dans l’histoire des lettres françaises, comme plus tard l’Art poétique de Boileau pour le classicisme, la préface de Cromwell pour le romantisme, les Manifestes du surréalisme d’André Breton ou Pour un nouveau roman 1963 d’Alain Robbe-Grillet. L’ Affiche rouge » ou les idées nouvelles d’un texte-manifeste 10Qu’est-ce qui, au-delà des idées connues et banalisées, reprises ici ou là , à Sperone Speroni ou à Sébillet lui-même, exprime une rupture révolutionnaire dans le domaine de la langue et de la poésie ? Trois idées peuvent en être dégagées 11Première idée la diversité des langues est un fait naturel et positif. Cette idée n’est pas nouvelle pour nous, qui avons bien intégré l’idée de nature et de diversité. Mais pour ce temps, elle était littéralement renversante, car elle renversait la croyance solidement établie selon laquelle le pluralisme, en toute matière, ne peut être qu’un mal. L’unité gist en Dieu, en Satan le binaire », disait un autre poète, et la multiplicité est encore plus que le binaire » un signe satanique de détérioration de l’unité originelle et idéale. La diversité des langues est le résultat de l’irrémédiable péché » d’orgueil de la race humaine. La fable de la tour de Babel est interprétée comme une malédiction ou une punition. Cette interprétation était parfaitement arbitraire. Elle pouvait tout aussi bien, et sans doute plus fidèlement, être interprétée comme une volonté divine de diversification des peuples selon leurs clans, leurs races et leurs langues », et par conséquent comme un bien qui s’opposait à l’ambition unificatrice du tyran Nemrod, initiateur légendaire de cette caserne collectiviste. La volonté divine de diversification s’inscrit en harmonie avec la loi naturelle, elle aussi voulue par Dieu, qui fait de la Nature la grande diversificatrice des êtres, des espèces, des races et des choses. C’est l’idée que développe la Deffence. Or dire cela, c’est aller contre l’idée établie qui donne une valeur suprême à l’unité monothéisme, monarchie, monogenèse humaine et autres monomanies qui ont fait couler tant de sang et érige tout éloge de la différence en hérésie punissable. 12Deuxième idée le développement des langues, des arts et des civilisations est un fait de culture. On ne naît pas raffiné et civilisé ; on le devient par l’effort et l’intelligence déployée dans le temps. Ces vertus se cultivent » comme une terre arable c’est cela, la culture. Idée banale pour nous, mais subversive pour son époque. C’est postuler une égalité des chances pour toutes les formes de sociétés, de leurs arts et de leurs langues, auxquelles est donné un capital naturel qu’elles doivent cultiver et perfectionner. Cette notion de perfectibilité et d’évolution s’oppose aux préjugés bien arrêtés qui prônent une inégalité foncière et innée des races, des classes sociales, des langues et des individus hiérarchisés suivant un ordre intangible. Il y a des langues sacrées, comme il y a un premier ordre social, le clergé, des langues nobles, comme il y a une noblesse de naissance, et des langues vulgaires » correspondant à celles des roturiers. Dire que tout est perfectible par effort humain, c’est aller contre l’idée de péché liée au genre humain, qui l’empêche de faire quelque chose de meilleur que ce qui lui a été donné par Dieu et ne peut être changé. Seul Dieu peut accomplir des changements. L’humanité ne peut être que l’exécutrice passive de la volonté divine et accomplir malgré elle les lois de la providence qui est définie par des textes et ne peut être modifiée. Mettre entre les mains de l’homme la possibilité de se changer, c’est faire, trois siècles avant Lamarck et Darwin, du darwinisme culturel en appliquant le principe d’évolution aux faits de civilisation. On peut mesurer par là son caractère subversif par rapport aux idées inchangeables en cours. 13Troisième idée, que l’on peut appeler l’introduction du principe d’égalité des chances et l’apologie de la libre concurrence dans le domaine linguistique et littéraire. Nous l’avons dit il n’y a pas de hiérarchie des langues ; les seules différences de qualité viennent de l’effort qu’on applique à les développer. C’est une apologie du travail appliqué au développement du capital linguistique et culturel. Le traité de la Deffence est plus qu’un manifeste d’école, c’est un énoncé de principes, qui suppose une théorie dont ils vont tous faire des applications pratiques dans le domaine de la poésie de langue française. 14Ces idées, ramenées au domaine de la langue et de la littérature, s’inscrivent en continuité des changements contemporains qui sont en train de bouleverser le monde éloge du travail pour la fructification du capital, accélération des échanges pour le développement du niveau de vie, foi et espérance en un progrès des modes de connaissance et de vie, libre concurrence pour atteindre ces objectifs. C’est un idéal renaissant qui intègre le champ culturel dans celui de la création technologique à application industrielle et commerciale de l’époque, animé par ce qu’on peut déjà appeler un capitalisme libéral appliqué aux arcs, et fondé sur une productivité dirigée un plus bien guidé qui est censé entraîner un mieux. Une mise en résonance de la culture à son temps 15La pratique va suivre immédiatement. Du Bellay accompagne son œuvre théorique d’un recueil de sonnets, L’Olive, qui s’inspire du pétrarquisme à la mode italienne. Suivent les Odes de Ronsard, qui précèdent ses Amours et celles de Baïf. Viennent ensuite les Hymnes de Ronsard, la Cléopâtre de Jodelle dans le domaine dramatique, et les Antiquités de Rome et les Regrets de Du Bellay. L’ensemble recouvre le règne d’Henri II, une décennie fructueuse dans le domaine littéraire que l’on peut appeler le moment d’apogée de la Renaissance française des lettres. 16Dans les déclarations d’intentions et dans les réalisations, on peut noter quelques caractéristiques, qui introduisent des nouveautés sur l’idée que l’on se faisait de la poésie, par rapport à l’époque précédente. 17Première caractéristique l’importance de l’ appel » ou de la vocation. Le terme révèle un transfert du domaine religieux au domaine artistique. On parle en effet de vocation » religieuse et d’ appel » de la grâce. On parle aussi d’ inspiration » prophétique ce sera le terme retenu pour l’inspiration poétique. La vocation poétique est vécue comme un sacerdoce, et le poète inspiré est dans l’état où se trouvaient les prophètes. Il est transporté hors de lui, dans un état second l’idée d’une inspiration divine chez le poète est empruntée à Platon qui lui fait accéder à une surréalité. Les poètes protestants n’hésiteront pas à intégrer l’idée dans l’imagerie chrétienne en lançant un appel à l’Esprit-saint, au creator Spiritus. Les poètes de la Pléiade préfèrent rester dans la sphère de l’Antiquité païenne en parlant de la Muse ». La Muse est l’ange gardien, révélateur et médiateur, du poète. Elle est particulièrement chère à Du Bellay, qui l’invoque au début des Regrets, et crée ce beau vers fugué, à trois et quatre temps, pour exprimer l’angoisse du tarissement de l’inspiration Et les Muses de moi comme étranges s’enfuient » Regrets, 6. Vocation et inspiration sont les signes d’une élection. On reste, là encore, dans le vocabulaire religieux. Il y a les élus de la grâce des Muses. Le premier principe de l’intronisation poétique est donc d’inspiration religieuse – la vocation – et aristocratique – élection appelle élitisme –, avec un transfert effectué dans le domaine de la création artistique et littéraire. 18Cet élitisme culturel est cependant indissociable du rôle dévolu au travail. Par là leur attitude se rapproche de celle des artisans, des ouvriers et compagnons, de toutes les activités qu’on appelait méchanicques ». Ces artisans du vers ont un sens très aigu des nécessités du métier, qu’ils portent très haut, en l’appelant, comme les maçons et les charpentiers, un art ». Du Bellay, dans la Deffence, et Ronsard dans l’Abrégé de l’art poétique, se dépensent en conseils de méthode et de facture, allant souvent très loin dans les recommandations de détail. L’inspiration est première, mais ne suffit pas elle doit être complétée par un savoir-faire, qui s’apprend comme une matière d’école, par l’effort, la persévérance et l’intelligence technique. Par là leurs ambitions recouvrent celles des trois ordres de la société clergé, noblesse et tiers état, inspiration, hauteur et savoir-faire. 19La deuxième revendication correspond à une proclamation d’autonomie. Les poètes de la Pléiade veulent par là se différencier de leurs prédécesseurs, poètes gagés ou en quête de bénéfices, au service d’un prince ou d’un évêque. Leur statut était analogue à celui d’un domestique ou, au mieux, d’un courtisan. C’est au nom de sa noblesse que la Pléiade réclame pour l’art, et pour l’artiste, le droit à la liberté créatrice et l’autonomie de son activité. Ils ont en vue certains artistes italiens, dont la renommée permet d’imposer à leur commanditaire leurs propres vues. Sur ce point, il leur faudra souvent déchanter, notamment pour les moins bien nés ou les moins renommés d’entre eux, qui auront besoin d’appuis, de protecteurs et de mécènes. Il reste néanmoins cette idée, fertile, quoiqu’utopique, de l’exigence de liberté pour le créateur d’art ou de paroles. L’utopie d’un jour peut devenir la réalité du lendemain, lorsque les conditions s’y prêtent. 20Le troisième point est que ces propositions sont sous-tendues par une idéologie moderniste et progressiste. L’imitation proposée des modèles antiques n’est pas une simple imitation de suiveurs, un retour en arrière. C’est au contraire une poussée en avant, un ressourcement à un passé prestigieux pour le remettre en avant et le faire revivre dans le présent, en lui donnant une vie future et en en faisant un nouveau modèle pour la postérité. La Renaissance suppose une re-formation et une ré-animation. C’est un investissement de capital culturel qui doit rapporter plus, se faire mieux voir, se faire mieux entendre pour poser les bases d’un avenir qui le prendra à son tour pour modèle à perfectionner. C’est un hymne dynamique à l’art qui fait dire à cette jeunesse pétulante, comme deux cents ans après, à celle de la Marseillaise Allons, enfants... marchons... ». 21Le quatrième point est que ces enfants se veulent aussi enfants de la patrie ». C’est un mouvement littéraire qui se calque sur le sentiment émergent d’une conscience nationale. Le rôle accordé à la langue française et le désir d’en faire l’instrument d’une littérature nationale manifestent sans doute, au prime abord, une réaction défensive face à l’importation et au développement de producteurs étrangers, en l’occurrence, italiens. Mais cette réaction n’est pas de rejet, elle est d’assimilation et d’intégration, qui se résume dans le mot d’ innutrition ». Il faut utiliser le grec, le latin et l’italien pour leur donner une nationalité française. On peut deviner là une politique d’assimilation face à l’immigration de produits étrangers, qui passe par leur acculturation, leur intégration dans le capital culturel de la France. La France devient d’ailleurs dans la poésie de la Pléiade un véritable personnage, auquel on doit un amour sacré de la patrie », doté, comme la Muse, d’attributs allégoriques et mystiques Je remplis de ton nom les antres et les bois », lui dit Du Bellay Regrets, 6, et Ronsard M’apparut tristement l’idole de la France » Continuation du discours des misères de ce temps. Ce nationalisme culturel est souvent pris en compte par le politique, qui voit là un moyen d’asseoir son influence. Mais il ne se replie pas sur lui-même, car son fondement est un humanisme qui transcende les frontières dans une république universelle des arts, des sciences et des lettres. Du Bellay, poète du voyage et du soleil noir de la mélancolie 22Tels sont les principes. Quant aux réalisations, leur valeur est définie par leur manière de traverser les siècles. Or ce n’est pas forcément ce qu’ils plaçaient le plus haut qui a le mieux tenu. 23Le cas de Du Bellay, dont on réduit généralement l’œuvre à deux vers des Regrets Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage / Et puis est retourné » Regrets, 31, fait oublier que la moitié de son œuvre est écrite en latin. Mais cette part n’intéresse plus que les spécialistes. Ce qui reste dans la mémoire collective, c’est cette voix de violoncelle ou de hautbois, un peu nostalgique, qui résonne dans notre poésie comme celle d’un éternel banni de liesse » qui se réconforte en chantant avec art ses malheurs Moi qui suis malheureux, je plaindrai mon malheur » Regrets, 5. 24Joachim Du Bellay est né à La Turmelière, en 1522, d’une illustre famille. Ses parents décédés, il a pour tuteur son frère René, qui fait une carrière ecclésiastique, comme deux illustres parents, cardinaux. En 1543, il rencontre Peletier et Ronsard. Il vient à Paris après la mort de René, et suit les cours de Dorat au collège de Coqueret. En 1549, il publie la Deffence et illustration de la langue françoyse, manifeste d’une nouvelle école poétique. De 1553 à 1557, il fait un long séjour à Rome, dans la suite du cardinal Jean du Bellay. De ce voyage et séjour à l’étranger, il rapporte les Antiquités de Rome et les Regrets, avec d’autres textes satiriques et lyriques moins connus. Il meurt le 1er janvier 1560, dans la nuit, à trente-huit ans. 25L’art de Du Bellay réside, pour le lecteur moderne, dans sa manière de frapper des vers qui restent, isolément, en mémoire et assurent sa gloire posthume France, mère des arts, des armes et des loisHeureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyageEt les Muses de moi comme étranges s’enfuientDe moi qui ne suis rien avoir fait quelque choseMoi qui suis malheureux je plaindrai mon malheur 26La postérité a surtout retenu de lui le nostalgique ». Le mot vient du grec nostos, le retour de voyage, et algos, le mal ou la maladie. C’est le mal du retour, le mal du pays, comme celui d’Ulysse sur le chemin du retour vers Ithaque. Où qu’il soit, parti ou retourné, il se sent toujours en exil. Le sonnet 130 des Regrets Et je pensais aussi ce que pensait Ulysse » est le complément et le retournement du sonnet 36 Heureux qui comme Ulysse [...] », le seul retenu par la postérité. Revenu à Liré, accueilli par de nouveaux soucis, il rêve d’un autre ailleurs. En fait c’est là ce qu’il voudrait qu’on croie. Mais sa poésie nous dévoile bien d’autres aspects de lui-même. Lorsqu’il revient, cet écrivain voyageur est chargé de bagages. Il rapporte un lot de cartes postales amassées en chaque lieu où il passe Venise, dont il évoque le superbe arsenal, leurs abords, leur Saint-Marc, leurs palais, leur Réalte, leur port » et ces vieux cocus » allant épouser la mer » Regrets, 133. Les Suisses, de Coire à Genève, vont avec des souvenirs rabelaisiens Ils ont force beaux lacs, et force sources d’eau,Force prés, force bois. J’ai du reste, Belleau,Perdu le souvenir tant ils me firent boire. Regrets, 135 27Lyon a ses banquiers, ses armuriers, ses imprimeurs Regrets, 137. Mais surtout il y a Rome, à partir de laquelle il confectionne plusieurs albums. Rome la grande, celle qui de son chefles étoiles passaient », et qui, comme l’étoile du matin dont parle Isaïe, comme Babylone la grande, est tombée du ciel, et dont il déplore la chute Las ! Où est maintenant cette face honoréeOù est cette grandeur et cet antique los. Songe, 10 28Ubi sunt ? où sont-ils ? », disaient les poètes élégiaques latins. Mais où sont les neiges d’antan ? », demandait François Villon. Où sont-ils, les cafés, les musettes ? », chantera Fréhel dans Pépé le Moko. Au milieu de tous ces nostalgiques du temps enfui, Du Bellay joue sa partition Las ! Où est maintenant... », reprenant en écho ce long sanglot qui passe d’âge en âge, et vient mourir sur les grèves de l’éternité. Si je reprends ici, approximativement une citation de Baudelaire, c’est parce qu’une affinité unit, à quelques siècles de distance, ces deux poètes du voyage malheureux. Baudelaire, lui aussi, est attiré par les horizons cachés derrière la ligne brumeuse de la mer. Enfant amoureux de cartes et d’estampes, l’univers est semblable à son vaste appétit », et il revient, plein de désillusions, pour dresser, sur les monceaux de souvenirs cueillis au gré des étapes, le drapeau noir de l’angoisse atroce, despotique ». Du Bellay, ce pèlerin du voyage inutile, entasse ses souvenirs, ses images percutantes de la cour romaine, ces chromos rutilants, ces arcs triomphaux, ces clochers pointes du ciel voisines », les coteaux sacrés de l’Aventin et du Palatin, et il emballe tout cela dans ses bagages, en le recouvrant de la pèlerine grise de la mélancolie, pour nous l’offrir, et nous dire, à son retour à Liré Et je pensais aussi ce que pensait Ulysse,Qu’il n’était rien plus doux que voir encore un jourFumer sa cheminée, et après long séjourSe retrouver au sein de sa terre nourrice [... ] Regrets, 130 Ronsard, le poète-chevalier à la rose 29Comment faire pour évoquer en quelques minutes l’ombre du grand Ronsard ? Par les ombres myrteux où il prend son repos, je voudrais le faire revenir pour un peu de temps, le temps que met au soir une chandelle pour éclairer quelques vers et s’éteindre. Sa carrière couvre le siècle entier ; il a eu les honneurs nationaux que seuls après lui, comme écrivains, images de leur pays et chefs d’orchestre d’un moment de notre littérature, auront Voltaire et Victor Hugo. Il a tout essayé poète érotique, hymnique, lyrique, satirique, épique, du haut des quatre siècles de cette pyramide de textes qui nous contemple, il pourrait encore nous dire Vous êtes mes ruisseaux, je suis votre fontaine,Vous êtes tous issus de la grandeur de moi Responce..., 1563 30On le ramènera donc à l’un de ses emblèmes favoris. Il est avant tout le poète-chevalier à la rose, le Rosenkavalier de la poésie florale, chantant à toute heure du jour, de l’aube à la vesprée, la rose en son jardin et en tous ses états Douce, belle, gentille et bien fleurante rose,Que tu es à bon droit à Vénus consacrée !Ta délicate odeur hommes et dieux recréeEt bref, Rose, ru es belle sur toutes chosesContinuation des Amours, 1557 31Ronsard a repris là un texte des Odes anacréontiques, éditées par Henri Estienne, en 1554, qui disait De rose l’Aurore a les doigts, de rose les nymphes ont les bras, de rose Vénus a le teint du visage ». Prise par les mains du poète, la rose se met à parler, à dire le temps qui passe et ne repasse pas, et à servir de prétexte à un sermon épicurien Cueillez, cueillez votre jeunesse !Comme à cette fleur, la vieillesseFera ternir votre beauté Amours, 1553 32Après le temps d’un soupir, la gaîté reprend sa place, et le banquet, mi-épicurien mi-platonicien, qui mêle les mets et les mots, se poursuit sur un air de fête Versons ces roses en ce vin,En ce bon vin versons ces rosesEt buvons l’un et l’autre, afinQu’au cœur nos tristesses enclosesPrennent en buvant quelque fin Odes, 1550 Une riche postérité roses à tous vents 33Reprenant à sa manière et pour le diversifier l’héritage du Roman de la rose, Ronsard fait feu de tous ses pétales. C’est lui-même qui a vu dans son nom, Ronsard, Ronce ard », la ronce qui brûle, le buisson ardent, dont il fait retomber l’éclat en pluie féconde sur ses successeurs Une rose d’automne est plus qu’une autre exquise D’Aubigné Et rose, elle a vécu ce que vivent les roses,L’espace d’un matin Malherbe Rose, suave odeur si vite épanouie,Perle, d’un seul rayon un moment éblouie,Beauté si tôt percée par l’aiguillon du temps Shakespeare Rose au cœur violet, Beur de sainte Gudule,Roses blanches, tombez [... ]Tombez, fantômes blancs, de votre ciel qui brûle Nerval Je vous salue, ô roses, étoiles solennelles,Roses, roses, joyaux vivants de l’infiniLarmes, baisers, grains et pollens de luneJe vous salue, étoiles solennelles Lorca Mais avec tant d’oubli comment faire une roseAvec tant de départs comment faire un retourMille oiseaux qui s’en vont n’en font un qui se pose Supervielle Rose pure contradiction, volupté de n’êtrele sommeil de personne sous tant de paupières Rilke 34Tous ces noms illustres de poètes à la rose forment une lignée qui descend jusqu’à nos poètes-chansonniers d’aujourd’hui Georges Brassens évoque le dieu du Temps, morne et taciturne, qui porte pourtant un joli nom, Saturne », Mais c’est un dieu fort inquiétant En suivant son chemin morosePour se désennuyer un peuIl joue à bousculer les rosesLe Temps tue le temps comme il peut 35Jacques Brel, sur un air de tango, évoque les salles de classe résonnant du nom de la fleur dans la déclinaison de ses cas Rosa, rosa, rosae, rosam, rosae, rosa. Finissons par cette pensée de François Cheng, toute récente La rose est sans pourquoi, comme tous les vivants, comme nous tous être pleinement une rose, en son unicite, et nullement une autre chose, cela constitue une suffisante raison d’être Cinq méditations sur la beauté, 2006. 36Cette raison d’être est pour nous une raison suffisante pour l’évoquer par l’intercession de Ronsard et des autres. 37Merci donc à la Pléiade, et particulièrement à ses deux plus belles étoiles, Du Bellay et Ronsard. L’un, en élevant le petit Liré plus haut que le mont Palatin, a donné à son village la noblesse de la lyre d’Orphée, et l’autre a fait des roses de Bourgueil l’ancêtre de toutes celles qui s’épanouiront sous les doigts des poètes. L’ombre de ces Pléiades plane encore sur les journées des Lyriades.
france mère des arts des armes et des lois